SERVICES AUX ENTREPRISES

Par Danielle Ouellet, communicatrice scientifique

TRANSBIOTECH

Recherche et transfert en biotechnologies

Entrevue avec Denis Beaumont

Services de recherche et analyses précliniques

« Créé en 1999, TransBIOTech, associé au Cégep de Lévis-Lauzon, administre actuellement une infrastructure de recherche évaluée à quelque 14 millions de dollars, notamment dans le secteur des produits pharmaceutiques, un secteur en croissance. En effet, dans notre société vieillissante, les médicaments et les produits de santé naturels sont de plus en plus en demande.

« Notre travail se situe au niveau préclinique. Une de nos forces consiste à mettre au point des méthodes analytiques pointues que les entreprises n’ont pas les moyens de développer et qui ne sont pas offertes dans le secteur privé. Lorsque des chimistes de synthèse créent de nouvelles molécules, ils souhaitent naturellement savoir si cela vaut le coup de poursuivre leur développement. Pour répondre à leurs besoins, nous possé- dons notamment d’importants équipements de chimie et biochimie analytiques de nouvelle génération, d’une valeur de plus de 5 millions de dollars.

« Une entreprise voudra par exemple vérifier le potentiel préventif ou thérapeutique d’une molé- cule, ou encore cibler, dans une matière première en provenance d’une plante, la présence de flavonoïdes qui semblent avoir un effet protecteur contre certaines maladies. Nous pouvons l’aider à répondre à ses interrogations.

« Nous sommes le seul centre de recherche et de transfert en biotechnologies au Québec associé à un cégep à disposer d’une animalerie de recherche pour petits rongeurs, accréditée par le gouvernement canadien. Nous sommes dotés de tous les équipements pour effectuer des projets de R-D, analyser des molécules et faire le suivi de leurs actions avec des organismes vivants. Notre expertise est reconnue dans plusieurs disciplines des sciences de la vie : immunologie, pharmacologie, métabolomique, microbiologie, chimie et biochimie analytiques.

« Nous desservons entre 30 et 40 entreprises chaque année, principalement au Québec. Medicago, Bio-K+ Pharma, OmegaChem comptent parmi celles-ci. »

Subventions et crédits d’impôts

« S’associer avec TransBIOTech, c’est aussi avoir accès à des subventions de recherche des gouvernements québécois et canadien. Ceux-ci nous autorisent en effet à solliciter des subventions pour les entreprises. Une entreprise qui aurait à investir 100 000 $, par exemple, pour nos services pourrait n’en fournir que 20 %, car nous pouvons trouver le reste du montant pour elle.

« Au Québec, le programme Passeport innovation, du ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, est particulièrement apprécié des entreprises. Il peut permettre d’obtenir la moitié du montant nécessaire, alors que l’entreprise investira l’autre moitié, en nature et en argent à parts égales. Il est possible d’y faire financer deux projets annuellement. Nous obtenons par ailleurs pour chaque entreprise en moyenne 54 000 $ du Programme d’aide à la recherche et au transfert (PART). Cette somme couplée à une contribution moyenne de l’entreprise de 13 000 $ atteint un total de 67 000 $.

« Au fédéral, nous avons accès au Programme de subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) grâce au Programme d’innovation dans les collèges et la communauté – subventions de recherche et développement appliquée (RDA). Nous obtenons aussi des subventions des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et du Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) du Conseil national de recherches du Canada (CNRC).

« Des crédits d’impôts peuvent aussi être applicables pour les services analytiques, alors que ce ne serait pas le cas si les mêmes analyses étaient réalisées dans un milieu universitaire ou dans le secteur privé. Il faut préciser que nous ne faisons pas concurrence au privé puisque nos services sont très pointus et qu’on ne les trouve pas ailleurs.

Propriété intellectuelle et publications

« Notre approche très souple de la gestion de la propriété intellectuelle est un autre avantage important pour les entreprises qui ont recours à nos services. Nous considérons qu’il est normal que les entreprises récoltent les profits de leurs recherches ; nous leur laissons donc tous les revenus de la propriété intellectuelle. Nous ne divulguons cependant pas notre méthode d’analyse, ce qui incite les entreprises à revenir chez nous. Nos clients sont très fidèles, très stables. Dans ce contexte, la confidentialité est primordiale, il s’agit de l’une de nos forces, qui est très appréciée.

« TransBIOTech n’a aucun objectif quant aux publications scientifiques : les entreprises adorent cela. Nos chercheurs, tous parfaitement bilingues, participeront toutefois volontiers aux publications d’une entreprise si celle-ci le désire. Ils sont très au fait des nouveautés dans leur domaine et assistent aux grands congrès internationaux pour connaitre les équipements et les technologies de pointe.

« Nous desservons entre 30 et 40 entreprises chaque année, principalement au Québec. Medicago, Bio-K+ Pharma, OmegaChem comptent parmi celles-ci. La plupart sont situées dans les ré- gions de Montréal et de Québec, et certaines, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Gaspésie et en Estrie. Les entreprises nous trouvent le plus souvent par le bouche-à-oreille, à travers notre site Internet ou grâce aux conseillers des programmes de subventions qui leur suggèrent de nous rencontrer. Des instituts de recherche universitaires et d’autres comme NÉOMED nous adressent aussi des clients. Nos lauréats de différents concours nous font aussi avantageusement connaitre, comme le jeune chimiste Maxim Maheux auquel l’Acfas [Association francophone pour le savoir] a décerné en 2011 le prix de l’Association pour la recherche collégiale et de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec.

« Nous développons en ce moment le marché de Toronto et nous lorgnons aussi celui de Boston. Le corridor du développement pharmaceutique Montréal-Toronto-Boston est très intéressant pour nous. Notre directrice scientifique et nos trois chefs de section – en sciences pharmaceutiques, en biologie cellulaire et microbiologie ainsi qu’en chimie et biochimie analytiques – ont de nombreux arguments pour convaincre les entreprises de s’associer avec nous, l’un d’entre eux étant notre délai très court de livraison des résultats de recherche appliquée, qui se situe en moyenne entre six mois et un an. »